Le journal de mon père - L'integral
Résumé :
Le décès de son père contraint Yoichi Yamashita à retourner dans sa ville natale après de longues années. Lors d'une veillée funèbre arrosée, son enfance refait surface : cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père, l'incendie qui a ravagé la ville et sa maison familiale, le divorce de ses parents... Au fil des confidences et des souvenirs partagés par ses proches, Yoichi redécouvre celui qu'il a toujours vu comme un père absent et froid.
Boutique - La version que j'ai, accessoirement, celle qui j'ai utilisé pour image, donc de 2007, chez casterman, est toujours publiée, mais il est assez difficile de la trouver sur internet, à prix abordable. Vous pouvez encore vous procurer cette version dans des librairies ou chez la fnac par exemple, mais pas dans toute.
Boutique - Amazon - On clique...hop, hop **** (Poufr info, cette version est celle 2016)
Avis :
Alors, je n’ai pas pour habitude de chroniquer les mangas. C’est pour moi assez compliqué de chroniquer des mangas tome par tome. J’ai toujours la sensation de ne pas avoir assez de contenu pour donner un avis suffisamment détaillé.
Mais je vais faire une exception ici parce que le journal de mon père est une perle rare d’une qualité graphique superbe couplé à un récit toute en justesse et en émotion. Qui plus est je viens tout juste d’apprendre que l’auteur vient de décéder, moi qui comptais donc lire d’autres de ses œuvres.
Ici on suit donc Yoichi qui suite au décès de son père, retourne dans sa petite ville natale et va s’en suivre une veillée ou il finira par apprendre plus sur lui qu’une vie passé à ses côtés. Ce sont des souvenirs d’enfance qui remontent à la surface de son plus jeune âge, à sa vie de jeune adulte.
A savoir que Jiro Tanaguchi, dans ce manga y a mis un peu de son vécu sans pour autant être une autobiographie. Il nous dépend un japon des années 50/60 au travers des yeux de l’enfant qu’a été le narrateur, ses quelques faits réels, comme le centre-ville d’une petite ville qui a totalement brûlé. Le point de départ d’une rupture familiale.
Les traits, le détail sont juste parfait, réaliste et tout en pudeur. Il réussit à donner une ambiance pleine de douceur et de nostalgie au manga. Le thème aurait pu amener à quelque chose de plus sombre, de plus tourmenté et dramatique et pourtant, rien de tout cela.
Ici le personnage sur lequel on apprend le plus ce n’est finalement pas Yoichi, mais son père. On le découvre au travers des yeux de son enfant. D’abord lorsque son fils est un enfant, puis lorsqu’il est adulte.
Le narrateur est un homme qui va passer par plusieurs étapes d’émotions durant la veillé de son père, nous emmenant avec lui, nous faisant vivre ses mêmes émotions. Il nous conte son enfance heureuse et insouciante, puis nous narre cette déchirure dans la relation de ses parents, qu’il n’a pas vu, qu’il n’a pas compris. Il s’en suit, la colère, la rancune, puis la compréhension, enfin. Et les regrets, le pardon, et la paix.
Toutes ses émotions se succèdent avec beaucoup de pudeur, beaucoup de justesse.
Ouvrir ce manga, c’est un peu comme lire le journal intime d’un proche, ou l’album photo d’un grand parent, qui à nos côtés, nous raconterais ce que chacune d’entre elle.
Et ce premier manga n’est que le premier d’une longue lignée de cet auteur.